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d’un arbre voisin, pendant que son compagnon faisait plier la branche par la pesanteur de son corps.

Il suffisait d’un léger effort pour empêcher la corde, ainsi enroulée autour de l’arbre, de glisser et de laisser échapper la branche.

Plein d’anxiété, et tout tremblant, je suivais de l’œil ces préparatifs sans en pouvoir comprendre le but.

L’Indien s’approcha de moi, me mit entre les mains l’extrémité de la corde roulée autour de l’arbre, et m’ordonna de ne pas la lâcher.

L’autre Iroquois descendit alors de son arbre, et, après avoir entraîné ma mère sous la branche pliée, il se mit en devoir de lui attacher l’autre courroie autour du cou…

Un cri d’épouvante et de désespoir s’échappa de ma poitrine, et je lâchai la corde.