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que nous jetait une féroce pitié, formaient toute notre nourriture.

Pendant ce long voyage, nous ne vîmes pas une seule fois la Jongleuse qui se tenait (du moins telle était ma conviction) dans l’autre canot toujours bien en avant du nôtre.

Tous les ordres semblaient émaner d’elle ; d’elle venaient toutes les évolutions de la petite armée.



Chaque soir, à la tombée de la nuit, après avoir allumé leur feu sur le rivage et terminé leur repas, ils se divertissaient à inventer contre nous de nouvelles tortures ; et quand nous étions entièrement épuisés, ils nous laissaient, demi-morts, — étendus, enchaînés, sur le sol, — et exposés à l’humidité glaciale de la nuit.

La fièvre, que nous causaient nos