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deux fois, sans trembler, attaché au poteau, prêt à être brûlé vif, — qui entonnait la chanson de guerre pendant qu’on lui arrachait les phalanges de deux doigts, après les lui avoir fumés dans le calumet, — qui riait des tourments quand on lui mettait autour du cou un collier de haches rougies dont il conserve encore les cicatrices, cet homme doit avoir le droit de se croire peu accessible à la crainte.

Mais puisque vous doutez de mes paroles, interrogez Tshinépik’.

Vous avez entendu l’exclamation de cet Indien au moment où votre enfant indiquait du doigt cet objet mystérieux qui ne paraissait à nos yeux qu’une pâle vapeur.

Les paroles de l’enfant ont été pour lui un trait de lumière ; et si vous eussiez compris la langue sauvage, les mots : Matshi Skouéou, qui lui ont