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la lune, et le léger bruit des anneaux de sa queue, semblable au bruit du parchemin froissé, troublait seul le silence de la nature.

Cette lutte silencieuse, au milieu du silence de la nuit entre un serpent et un Sauvage encore plus subtil qu’un serpent, avait quelque chose de si fantastique qu’on eût dit deux mauvais génies se disputant dans l’ombre quelque malheureuse victime.



Le serpent s’avança si près de l’Indien que celui-ci aurait pu presque le saisir de la main.

Il se redressa une dernière fois et renvoyant sa tête en arrière, il prit son élan.

Le Sauvage le guettait toujours de la main, suivant des yeux les moindres oscillations de son corps.