Page:Casgrain - Jules Livernois, 1866.djvu/31

Cette page a été validée par deux contributeurs.
25
J. B. LIVERNOIS.

vers 9 heures du soir, par un petit sentier qui serpentait à travers d’épais fourrés, il entendit soudain remuer le feuillage, et aperçut dans une clairière, aux rayons de la lune, un animal féroce, tigre ou jaguar, qui s’avançait à environ vingt pas de lui. Pétrifié de terreur, n’ayant sur lui aucune arme de défense, il attend immobile, les yeux fixés sur le terrible hôte des bois.

Mais soit que celui-ci eût assouvi sa faim, soit qu’il fût intimidé par la présence de l’homme, il s’éloigna tranquillement et disparut sous l’ombre des arbres.

À quelques pas plus loin, Livernois comprit la cause de cette visite nocturne d’un animal carnassier. Comme il passait sous un taillis de lièges et de sumacs, le bruit de ses