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MONTCALM ET LÉVIS

l’avait élevé au grade de maréchal de camp, et nommé commandant des troupes qu’il envoyait soutenir la guerre dans cette colonie.

Le lendemain, le général partit de Versailles pour Brest, en compagnie de son premier aide de camp, M. de Bougainville, jeune homme alors peu connu, mais qui devait plus tard se rendre célèbre par ses voyages autour du monde.

Montcalm était plein d’espérance et de joie à son départ, car le roi avait mis le comble à ses bontés en nommant son fils, à peine âgé de dix-sept ans, colonel d’un régiment de cavalerie. L’heureux père s’était empressé de faire part de ce joyeux événement à sa femme et à sa mère, en leur annonçant qu’il était allé avec son fils remercier le roi et présenter le jeune colonel à toute la famille royale.

Avant même son départ de Versailles, Montcalm avait conçu la meilleure opinion de Bougainville : "C’est un homme d’esprit et de société aimable[1]", écrivait-il à sa mère. Et un peu plus tard il disait dans son Journal : "C’est un jeune homme qui a de l’esprit et de belles-lettres, grand géomètre, connu par son ouvrage sur le calcul intégral ; il est de la Société Loyale de Londres, aspire à être de l’Académie des sciences de Paris… Il sait très bien l’anglais, et a mis à profit un voyage qu’il a fait en Angleterre et en Hollande. Il m’est très recommandé par Mme de Pompadour[2]".

  1. Lettre à Mme la marquise de Saint-Véran, Paris, 2 mars 1756.
  2. Journal de Montcalm.