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CHAPITRE VII.

Histoire du bienhenreux Léothéric. — Reliques données à l’abbaye de Cormery.

Beaucoup d’historiens, dont l’impartialité est à l’abri du moindre soupçon, ont pris à tâche de montrer l’influence des établissements monastiques au moyen-âge sur le développement de l’agriculture. Les rudes labeurs des moines, tant qu’ils restèrent fidèles à la pratique de leurs règles austères, étaient un enseignement plus persuasif que les articles et les comptes-rendus de nos académies modernes. Le cultivateur, en tout temps, eut peu de loisirs à consacrer à la lecture ; en tout temps il sut profiter des exemples mis sous ses yeux.

Si le travail manuel fut une des obligations imposées aux religieux par l’institut bénédictin, le perfectionnement moral de l’homme était le but véritable de la vie cénobitique. En renonçant aux douceurs de la vie de famille, et aux autres jouissances légitimes que la Providence accorde aux membres de la société chrétienne, quelque position d’ailleurs qu’ils occupent sur la terre, ils s’appliquaient spécialement, par la pratique des conseils évangéliques, à mettre en évidence la suprême importance des intérêts spirituels. Le progrès, à quelque point de vue qu’on l’envisage, est en ce monde une des lois providentielles ; la diffusion des lumières et le