Page:Cartulaire de Cormery.pdf/32

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
xxxiv


CHAPITRE IV.

Fondation du monastère de Villeloin, sous la dépendance de l’abbaye de Cormery. Ravages des Normands. État de la propriété à la fin du xe siècle.

À cette époque de son histoire, l’abbaye de Cormery jouit d’une grande réputation de sainteté. La régularité monastique y était florissante. Les moines, dans toute la ferveur du début, s’occupaient uniquement des rudes labeurs de leur profession. Cet heureux état tenait au bon gouvernement de la communauté. Les premiers abbés, mêlés au tumulte des affaires séculières, amenaient trop souvent à leur suite, et jusque dans l’enceinte du monastère, l’agitation, pour ne pas dire les passions mondaines. En qualité de hauts fonctionnaires de l’État, ils étaient accompagnés de familiers, clercs ou laïcs, au milieu desquels se glissaient des ambitieux de tout étage. Le mouvement du siècle continua de régner à St-Martin, tandis qu’on respirait le calme le plus profond à Cormery. « Dans cette délicieuse retraite, dit un vieux chroniqueur, un esprit tranquille goûte autant de douceur que s’il possédait une partie des charmes du paradis. » Grâce à la paternelle administration de l’abbé Audacher, le monastère acquit de nouvelles possessions, et la ville prit de nouveaux accroissements.