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mes vacances au congo

rive occidentale un cadre vraiment grandiose.

Voici l’escale de Baudouinville, où nous accostons parmi des huttes de pêcheurs. À dos d’âne, par de rudes sentiers, nous montons vers la mission, suivis, à la mode africaine, par une longue file de porteurs, dont chacun a équilibré sa charge de bagages sur la tête. Après deux ou trois heures de marche, nous touchons au plateau. De larges avenues de palmiers s’ouvrent au travers des cultures. Bientôt les maisons indigènes succèdent aux maisons indigènes, toutes bien propres et avenantes. Les bâtiments de la mission, que domine la haute flèche de l’église, se découpent tout roses sur le grand ciel radieux.

Dans la cour principale, pavoisée aux couleurs belges, c’est tout un fouillis de têtes noires crépues et rieuses, d’où montent les « Djambo » et les souhaits de bienvenue, tandis qu’une fanfare en uniforme prodigue d’éclatantes « Brabançonne » dirigée par un jeune Père Blanc, tout barbu sous son grand chapeau rond ; ce brave religieux manœuvre lui-même la grosse caisse et la cymbale, tout, en se servant de sa mailloche en guise de bâton de chef d’orchestre. Voici les autres Pères Blancs, toute simplicité, toute énergie, toute bonne humeur. À Baudouinville, ils ne sont qu’une demi-douzaine, car les stations sont nombreuses, et il faut que les Pères se dispersent et se multiplient pour faire face aux tâches qui les appellent dans toute la contrée. Mais la qualité supplée à la quantité. C’est bien l’esprit et c’est même l’allure du cardinal Lavigerie, le fondateur des Pères d’Afrique, que l’on retrouve dans ces hommes que tous admirent et vénèrent ici : quelque chose de dégagé et de martial, d’austère et de cordial à la fois, qui allie le sou-