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mes vacances au congo

tant à développer au Katanga l’influence belge en fait comme en droit, rien de plus sage. Mais à tenir compte des observations les plus récentes, la situation va s’améliorant. Les groupements industriels sont de plus en plus attentifs, m’a-t-il paru, à faire appel aux collaborations belges. La population blanche d’Elisabethville est au total de 1,943 âmes. Elle comprend 1,111 Belges contre 20 Américains, 210 Anglais, 3 Australiens, 23 Écossais, 20 Français, 111 Grecs, 15 Hollandais, 8 Irlandais, 209 Italiens, 14 Luxembourgeois du Grand-Duché, 97 Sud-Africains, etc. Dans l’ensemble du Haut-Luapula, les blancs sont au nombre de 3,431, et les Belges y comptent pour 1,764, les Anglais pour 402, les Français pour 402, les italiens pour 339, les Sud-Africains pour 227.

Il n’est plus du tout exact de prétendre que la langue anglaise domine au Katanga. De plus en plus, le Belge y est chez lui. Et rien ne touche plus agréablement la fibre patriotique que de voir flotter partout notre pavillon et de retrouver partout des noms de Flandre et de Wallonie. Tous nos accents locaux, d’Ostende à Bastogne, du Borinage au pays d’Aubel, quel plaisir de les entendre sonner dans les ateliers, dans les factoreries, dans les mines ! Il y a plus qu’une autorité belge, qu’une influence belge que des intérêts et des familles belges désormais enracinés ici. Il y a aussi des méthodes belges, qui se manifestent notamment dans la politique suivie vis-à-vis des indigènes. Tandis qu’ailleurs la " colour-bar " écarte systématiquement ceux-ci de tous les métiers et emplois qualifiés, ici on les élève, on les instruit, on les utilise partout où l’on peut, non pas seulement comme manœuvres ou hommes de peine, mais aussi comme