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mes vacances au congo

nouvelles mines d’uranium. Le précieux minerai, dont chaque bloc vaut son pesant d’argent, fut découvert dans les forêts de Chinkolobué à la fin de 1914. Un ouvrier, en creusant un trou dans le sol pierreux pour y placer une borne de délimitation, fut étonné de la couleur orangée de la pierre. L’analyse révéla bientôt l’uranium. En 1917, un nouveau gisement, d’une teneur plus riche encore, était découvert par hasard à quelques centaines de mètres de la première mine. Deux carrières ont été ainsi ouvertes et sont exploitées. Ceux qui — à les voir — demeurent fermés aux mystères de la radio-activité n’en sont pas moins éblouis par les nuances imprévues et merveilleuses de ce minerai où les jaunes, les verts, les noirs, les bleus, combinent toutes leurs nuances en des cristallisations qui semblent appartenir plutôt au monde de la fleur qu’au monde de la pierre.

Dans la même région, à Kakontwe, M. Barzin a découvert récemment de grandes grottes à stalactites où sommeille un lac souterrain. Étape indiquée pour les tournées Cook de l’avenir. Un peu plus loin, nous saluons des mines d’étain. Mais voici mieux encore : ce sont les nouveaux charbonnages de Sankishia, où l’on extrait, dès maintenant, le pain noir dont s’alimentera de plus en plus ce grand district industriel, auquel le bois sert encore de combustible ordinaire. Sous la conduite de M. Cambier et de ses contremaîtres, qui révèlent, sous ce soleil ardent, les merveilleuses qualités techniques de nos ingénieurs et de nos ouvriers, nous descendons dans la fosse, profonde aujourd’hui de 22 mètres, où les mineurs noirs « tapent à la veine », et nous constatons que la qualité de la houille va