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mes vacances au congo

puissent animer davantage les énergies et donner plus d’intérêt aux rapports sociaux que ne l’eût fait le train-train habituel de l’existence que ces fonctionnaires et ces hommes d’affaires auraient sans doute menée au vieux pays.

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Ce n’est plus un mystère pour personne que l’exceptionnelle prodigalité du sous-sol du Katanga, mais chaque année vient ajouter quelque heureuse révélation à toutes celles que la voix de la renommée a déjà publiées au loin. Que dire des installations de l’« Union Minière du Haut-Katanga », qui occupe de douze à quinze mille ouvriers ?

L’étonnement éprouvé à voir fonctionner les fonderies de la Lumbubashi, l’émerveillement que provoque la richesse des minerais de Luisha, tout cela est dépassé par le prodige de la Panda, les grandes usines de concentration établies à une centaine de kilomètres d’Elisabethville, et qui s’accrochent aux flancs mêmes des montagnes où dort le cuivre.

Le cuivre, il est partout ici. Sa richesse semble même obséder le paysage, et l’on retrouve jusque dans les merveilleux couchers de soleil, — si courts de durée, mais si éblouissants d’éclat, et qui s’accompagnent du flamboiement des feux de brousse à l’horizon, — les teintes ardentes du métal rouge et les délicates nuances vertes de la malachite qui se sont mêlées tout à l’heure au gouffre des concasseurs et des broyeurs électriques.

Par une route de montagne, l’auto nous conduit à 34 kilomètres de Linkasi, aux