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mes vacances au congo

d’une lumière irréelle et magique, comme celle que dispersent sur les scènes théâtrales les projecteurs aux couleurs fondantes et savamment graduées. Au-dessus des cataractes, dont le seuil forme une longue muraille régulière, le Zambèse étale la masse de ses eaux dans un calme parfait, où rien n’annonce la catastrophe imminente, et c’est un étrange contraste de pouvoir naviguer sur le fleuve en toute sécurité, parmi le dédale des îles où sommeillent quelques grues et quelques crocodiles, à quelques centaines de mètres à peine de « la fumée qui tonne », — ainsi que les indigènes appellent les " Falls " en leur langage.

Le Zambèse franchi, le railway rhodésien poursuit vers le Nord sa route interminable et monotone. Mais demain soir, il touchera à Sakania, où nous saluerons — avec quelle joie — le drapeau belge !