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mes vacances au congo

qu’adopte aujourd’hui la majeure partie de notre trafic du Katanga.

Mais c’est la voie du sud, — chose paradoxale, — qui demeure, jusqu’à nouvel ordre, la plus courte. Désirez-vous être rendu à Elisabethville dans le minimum de temps et avec le maximum de confort ? Il n’y a pas à hésiter. Passez au large de Borna, saluez de loin, de très loin, cette terre devenue belge, puis descendez bien au dessous des Tropiques. Prolongez de quelque 2,500 milles votre voyage en mer. Abordez à l’extrême pointe de la poire africaine. Puis remontez du Sud au Nord, à travers les nouveaux États de la South Africa et de la Rhodésie, par un excellent railway qui couvre environ 3,500 kilomètres avant d’atteindre la frontière belge à Sakania.

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L’obligation de recourir ainsi au chemin des écoliers fait bien saisir, et dès le premier jour, au voyageur qui se rend au Katanga, toute l’importance du problème des voies de pénétration et de communication au regard de notre politique coloniale et combien Stanley voyait clair lorsqu’il déclarait, il y a quelque trente ans, que sans chemins de fer le Congo ne vaut pas un " farthing".

Le détour par le Sud ou par l’Est que nous impose le régime actuel se traduit par le drainage, au profit des sociétés étrangères, du plus clair des bénéfices du trafic de notre Katanga. En même temps, cette servitude favorise la pénétration étrangère au risque d’adultérer le caractère national de notre œuvre.

À y réfléchir, on éprouve du même coup