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MES VACANCES AU CONGO

et le compagnon d’exil et qui mourut à Clarens, entre ses bras. Ce Belge d’origine a vu de près toute l’évolution politique et économique de ces régions et rien n’est plus intéressant que de l’entendre conter ses souvenirs.

Absorbé par de multiples devoirs scientifique et administratifs, il y ajoute une part active dans la direction d’une cité de lépreux, — où plus d’un millier de malheureux atteints de cette horrible maladie qui n’a pas encore pu être vaincue, sont relégués et hébergés en commun et en famille, et sont soignés avec un dévouement souvent récompensé, d’ailleurs, par des cas de guérison.

L’Union sud-africaine ne compte pas beaucoup de Belges, mais tous ceux que j’y ai vus ont conservé un ardent amour du pays natal. Tel M. Verheyden, un artiste décorateur, namurois d’origine, établi de longue date à Kimberley, et qui s’y est prodigué pendant les années tragiques pour l’organisation du " Relief Fund ".

C’est une joie bien spéciale et douce que celle de rencontrer au loin, parfois en quelque coin perdu du globe, des compatriotes heureux eux-mêmes de parler du pays où est demeuré quelque chose de leur cœur. Et certes, la conscience que ces Belges du dehors ont prise de la valeur de leur pays a singulièrement accru, depuis la guerre, cette fierté nationale qui, chez quelques-uns d’entre-eux. aurait risqué de s’assoupir.

N’est-ce pas aussi un Belge exilé, — et qui contribue, à sa façon, à faire rayonner à la pointe australe de l’Afrique un des meilleurs aspects de notre vieux pays, — que cet admirable tableau de Van Dyck, que j’avais la surprise de rencontrer au petit musée de Cape-Town ? Il représente Jean