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drecht. On découvre avec étonnement, dans les champs de maïs qui s’étendent au pied de ces montagnes d’Afrique, les vieux pignons en proue de nos Pays-Bas. De-çi de-là on salue, dans des bahuts sévères et des vitrines ventrues, des porcelaines et des « curiosités » que la Compagnie des Indes rapportait de Canton, de Sumatra ou de Singapoure. Ces mobiliers qu’on admire dans quelques vieilles demeures familiales d’ici sont les frères jumeaux des salons austères du Heerengracht ou du Vyverberg. Mais, tandis que les fenêtres à guillotine s’ouvrent avarement là-bas sur des quais endormis, ici, elles encadrent de merveilleux paysages quasi-italiens, où les mimosas, les lauriers-roses et les cactus boivent à grands traits à la coupe d’un ardent soleil.

Le domaine de « Groot-Schuure », que Cecil Rhodes avait acquis dans les environs de Cape-Town et qu’il fit restaurer par l’architecte Baker avant de le léguer à l’Union Sud-Africaine pour servir de résidence au premier ministre, réalise, — au point de vue matériel, — cette fusion dont des personnalités comme Botha, Smuts, sir Frédéric de Waal reproduisent le phénomène au point de vue psychologique et politique. Cette race nouvelle a les audaces de la jeunesse. Elle répudie l’expression de colonie. Elle s’accommode de celle de « Dominion ». Rien de plus. Chaque session législative accuse davantage ses prétentions à l’autonomie, et, il y a quelques jours à peine, les derniers officiers de l’armée britannique faisaient remise de leurs commandements aux officiers des milices sud-africaines.

Ici, comme chez nous, deux langues se partagent à peu près également, — en y