et beaucoup d’espagnol. C’est le colon algérien qui gagne de plus en plus du terrain à l’Est et à l’Ouest, en Tunisie et au Maroc, et descend peu à peu vers le Sud. Beaucoup de qualités et quelques défauts de la tradition latine y apparaissent mélangés : la sobriété du paysan français, l’activité et la susceptibilité du catalan, l’entregent du commis-voyageur marseillais, la discipline de l’armée coloniale.
Au Cap, ce sont les caractéristiques anglo-saxonnes qui dominent avec quelque chose de la jeunesse et de la brusquerie du yankee. Hollandais et Anglais sont demeurés, selon leur tempérament, très peu perméables à la pénétration indigène, bien qu’ils aient contribué à faire sortir de la sauvagerie les Cafres, les Zoulous et les Matabélés, dont le concours leur rend les plus précieux services, surtout pour les travaux des champs. Mais ils ont réagi les uns sur les autres. Les couches successives qui se sont superposées sur le fonds hollandais ne l’ont point du tout fait disparaître. Une bouture britannique greffée sur un vieux tronc batave, — un mariage de raison, plus que d’inclination, entre la ténacité non dépourvue d’égoïsme qui caractérise un prospecteur d’origine écossaise et la placidité utilitaire d’un négociant de Rotterdam, qu’en sortira-t-il ? ou plutôt qu’en est-il sorti ?
Celui qui veut bien comprendre la formation de cette race nouvelle, il lui suffit d’étudier, dans l’architecture et le mobilier de la région du Cap, la combinaison des formes « old dutch » et du style « georgian » ou « victorian ».
D’anciennes fermes, telles que Constantia et Elsenburg et quelques rares habitations urbaines, dont la maison Koopman-de Wet est la plus typique, ont conservé les intérieurs ou les façades de Haarlem et de Dor-