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mes vacances au congo

rieuses " post-office stones ", qui sont à notre T. S. F. ce que les chars mérovingiens furent à nos avions.

C’est de cette pointe australe que la civilisation a peu à peu conquis l’Afrique du Sud, et la ville de Cape-Town, fondée en 1666 par les Hollandais, sur lesquels les Anglais l’ont conquise en 1806, est justement fière d’avoir présidé à cette œuvre. Son antiquité relative la rend vénérable pour les autres cités de l’Union qui, la plupart, ont poussé, telles Kimberley, Durban, Pietermaritsburg, Johannesburg, Buluwayo, avec la rapidité des villeschampignons de l’Amérique du Nord. Étant la plus ancienne, elle est restée la plus importante. Les diverses influences qui ont agi sur le développement social et économique de ces régions — boers venus des Pays-Bas, Huguenots débarqués de France, émigrants du Royaume jadis Uni, chercheurs d’or et de diamants, accourus de partout — se sont amalgamées ici mieux qu’ailleurs.

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Cape-Town résume à merveille cette nouvelle race sud-africaine qui entend désormais jouer son rôle dans la vie universelle. Oui, une race nouvelle — je ne m’en dédis pas, — race composite, sans doute, mais douée d’une incontestable originalité et dont il est dès aujourd’hui facile d’entrevoir les destinées.

Quiconque a visité l’Algérie a été frappé d’y remarquer l’existence d’un type spécial qui n’est plus tout à fait le type français et qui combine heureusement des éléments très variés, soit indigènes, soit européens. On y découvre du berbère et du kabyle, en même temps que du provençal, de l’italien, du maltais, du sicilien, du juif, du levantin