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mes vacances au congo

brisquard survivant de Reichsoffen ou de Gravelotte.

Il n’est pas de leçon d’histoire qui vaille certains pèlerinages aux lieux où se sont déroulées les phases principales de l’existence des héros ou des hommes de génie et c’est une forme heureuse de la piété ou de la gloire que de conserver à peu près intact le décor des grands événements de leur vie. Pour bien connaître George Washington, il faut avoir vu, à Mount-Vernon, au bord du fleuve Potomac, l’exquis cottage de planteur virginien où l’illustre fondateur des États-Unis vécut tant de jours de travail ou de loisir et rendit le dernier soupir. La villa des Jardies, que l’on montre aux portes de Paris et où les fidèles de Gambetta commémorent son culte, révèle plus d’un aspect de la vie du tribun de la défense nationale, — sans parler de sa mort dénuée d’héroïsme. À ceux que passionne la vie de Goethe, une visite à Weimar s’impose. Les fervents de Rousseau le retrouvent aux Charmettes et les admirateurs de Pasteur peuvent commenter utilement, dans la maison d’Arbois, les conditions de l’éducation de ce véritable grand homme. Où peut-on mieux comprendre Bonaparte premier consul, qu’à la Malmaison ? Ce que la munificence de M. Osiris a réalisé pour le délicieux domaine de Rueil, il serait facile, — et il n’est pas encore trop tard, — de le tenter pour cette modeste maison de Longwood, où s’acheva, dans un couchant pathétique, la courbe d’un astre humain qui eût mérité, mieux que Louis xiv, qu’on lui appliquât cette orgueilleuse devise : « Nec pluribus impar ».

À quelque quinze cents mètres de cette maison, dans une prairie qui se creuse à la naissance d’un vallon, tout auprès d’une