Page:Carton de Wiart - Mes vacances au Congo, 1923.djvu/33

Cette page a été validée par deux contributeurs.

25
mes vacances au congo

j’étais, il y a moins de huit mois. Ici comme là-bas, même sol sec et rougeâtre, mêmes crêtes majestueuses et mêmes vallées profondes dont les entrecroisements ouvrent de larges échappées triangulaires sur la mer infinie qui monte à l’horizon. La végétation est à peu près semblable : des cactus et des aloës, des fougères et des plantes grasses. Peu d’arbustes. De ci de là, aux environs d’une maisonnette isolée, des fleurs qui semblent être venues d’elles-mêmes : géraniums, capucines, canas, tritomas, daturas.

Voici tout un convoi de petits ânes ployés sous le bât et qui grimpent vaillamment par des sentiers escarpés. Voici, à notre approche, quelques chèvres et quelques chevreaux qui bondissent sur les talus du chemin. Le temps est frais, presque froid, et le vent âpre. Nous sommes, il est vrai, au mois d’août, et c’est ici la saison la moins clémente.

* * *

Longwood est situé sur un plateau où apparaissent quelques maigres cultures potagères. Voici la maison fameuse. Elle n’a pas plus d’importance que les baraquements dont on faisait usage au temps de la guerre pour y installer provisoirement nos services d’hôpital ou d’administration. Elle est faite d’un rez-de-chaussée sans étage et qui affecte la forme d’un T. La barre verticale de ce T est constituée par deux pièces qui se font suite : la première, où l’on pénètre par une petite terrasse en lattis, était la salle de billard. La seconde chambre, éclairée par deux fenêtres à guillotine, est celle où Napoléon avait fait installer son lit et où il est mort. C’est la seule partie de la maison que nous puissions visiter. Les quelques cham-