Page:Carton de Wiart - Mes vacances au Congo, 1923.djvu/25

Cette page a été validée par deux contributeurs.

21
MES VACANCES AU CONGO

La résidence du gouverneur est à mi-côte. Le chemin qui y grimpe est bordé par des pierres blanches qui en marquent le tracé au flanc de la montagne nue. De cette habitation sans faste, le chemin continue de la sorte, serpentant à travers l’île accidentée et ne se distinguant d’ailleurs du sol aride que par ce double cordon lapidaire.

Les nouveaux résidents que nous débarquons dans cet endroit médiocrement enchanteur et qui sont de parfaits gentlemen prennent parti de leur sort avec beaucoup d’humour. À quelqu’un qui les plaint d’être astreints à un tel séjour pour un terme de trois années, ils répondent, en faisant allusion à un récent scandale parlementaire : « Bah ! Horace Botomley en a eu pour sept ans. Ne trouvez-vous pas que nous sommes bien lotis ? »

* * *

Nous devions, d’ailleurs, avoir d’autres exemples, beaucoup plus remarquables de cette philosophie toute britannique faite d’énergie et de calme endurance, en rencontrant, dans la rade d’Ascension, un petit steamer de quelque 500 tonnes environ, le " Quest ", mouillé là depuis la veille après une longue navigation de découvertes et de recherches scientifiques dans les mers australes et antarctiques. Le " Quest " était commandé, il y a quelques semaines encore, par le hardi explorateur Shakleton, qui est mort en cours de voyage à Montevideo. Le commandant Wild, qui le remplace, se propose de poursuivre, avant de regagner l’Angleterre, une série d’investigations maritimes dont il nous expose sobrement le passionnant programme.