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mes vacances au congo

les, ses étroites frontières. Dans l’ordre économique, au moment où les barrières douanières se dressent partout plus hautes, où maints débouchés d’avant-guerre sont fermés pour nous, où le déficit de nos exportations compromet nos conditions d’existence matérielle, cet empire colonial est un argument et un exutoire d’activité qui peut nous sauver, si nous le voulons. Dans l’ordre intellectuel et moral, c’est une incomparable école d’initiative, d’ingéniosité, de volonté, où notre nation doit élargir et élargit déjà ses conceptions et ses responsabilités. Mais si la moisson est immense, les ouvriers sont trop peu nombreux…

Il ne suffit pas que nous développions l’outillage de la colonie, en utilisant à cette fin les réparations de l’Allemagne ou les remplois de nos indemnités de guerre, voire en engageant davantage l’avenir financier de la métropole déjà grevé de tant de charges. Certes, il faut y construire de nouveaux railways et commencer par le plus urgent d’entre eux, celui du B. C. K. qui n’a que trop tardé ! Certes, il faut encourager l’industrialisation de nos exploitations coloniales et développer la formation professionnelle des indigènes. Mais il importe surtout que les Européens, — et les Belges les premiers, — apprennent à mieux connaître et à mieux suivre le chemin du Congo.

Voilà ce que j’ai éprouvé moi-même et ce que je souhaite pouvoir faire comprendre par d’autres.

Il faut que nos universités envoient chaque année là-bas, en voyage d’études et d’informations, l’élite de leurs facultés.

Il faut que nos innombrables groupements, — sociétés industrielles, commerciales, financières, charitables, philanthropiques, — et même nos sociétés d’art, de sport ou de