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chez ceux-ci le sens de la personnalité. Le réalisateur, celui qui fait surgir la vie ou qui la rassemble sur l’un ou l’autre point de cette grande sauvagerie, celui qui crée des postes nouveaux, des marchés, des routes, — s’il est homme de travail et d’intelligence, — apparaît personnellement associé à son œuvre et au progrès de son œuvre. Il en a la légitime fierté de même qu’il en a le juste honneur. Et c’est plaisir de voir, entre ces bâtisseurs de villes, dont la colonie connaît et aime les noms, s’établir une émulation féconde, — que l’autorité, à mon avis, ne pourrait trop encourager, en évitant les déplacements trop fréquents et en faisant confiance au " right man " qui a prouve son mérite.

La métropole doit, elle aussi, apprécier ces efforts individuels mis au service d’un grand intérêt commun. La vraie décentralisation, que chacun prône en théorie, est à ce prix. À Elisabethville, c’est le gouverneur Rutten qui poursuit sagement la tâche entreprise par le général Wangermée. À Albertville, un jeune commissaire de district, M. Van den Boogaerde, a pris à cœur la transformation d’un poste qui était à peine ébauché et s’en acquitte à merveille. Le nom du gouverneur de Meulemeester est déjà et demeurera à tout jamais inséparable des progrès de Stanleyville, — cité pleine de vie et de charme, et qui est comme le centre « ombilical » du grand continent noir. Kindu doit le meilleur de son développement à la clairvoyance et à la persévérance de M. Theeuws, le directeur des Grands-Lacs, homme de science et d’action. La cité indigène de Kinshasa est l’œuvre singulièrement remarquable de M. Moulaert, continuée aujourd’hui par le Gouverneur Bureau et M. Wilmin. Le docteur Étienne avait commencé