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MES VACANCES AU CONGO

Il règne dans un tel milieu une atmosphère de santé et d’énergie, et, certes, le détour que comporte la voie du Cap pour les Belges qui se rendent au Katanga offre à tout le moins ce profit de les mettre, pendant leur voyage de mer et durant la traversée du grand « dominion » sud-africain, en contact direct avec le génie entreprenant et l’expérience coloniale des Anglo-Saxons.

Un peuple aussi jeune que le nôtre doit être plus qu’aucun autre attentif à s’instruire. Les merveilleux résultats que les Français ont obtenus dans l’Afrique du Nord et tout récemment au Maroc, ceux que les Anglais peuvent fièrement étaler dans l’Afrique du Sud sont des leçons de choses dont nous avons le droit de nous inspirer. Un Liautey est un admirable professeur. Il y a aussi beaucoup à apprendre pour nous dans la vie et l’œuvre d’un Cecil Rhodes.

N’est-il pas remarquable que la destinée, qui a fait de l’Angleterre, de la France et de la Belgique trois peuples voisins et amis en Europe, ait aussi combiné en Afrique, pour ces trois nations, les mêmes conjonctures de voisinage et les mêmes raisons d’amitié ? La grande guerre où nous avons mêlé notre sang et les diverses péripéties politiques et économiques de la paix ont encore accentué ce phénomène. Pour moi, je l’éprouve très vivement au moment où, à bord d’un vaisseau anglais et au milieu d’Anglais, je vogue vers notre colonie. Ce n’est pas en vain que nos explorateurs,