Page:Carton de Wiart - Mes vacances au Congo, 1923.djvu/12

Cette page a été validée par deux contributeurs.

12
mes vacances au congo

et varié, dont l’oisiveté, mère de tous les vices, ne manquerait pas d’éveiller les mauvais instincts ? Avec ou sans clients, le programme devait être exécuté ponctuellement chaque jour, jusqu’à destination. Il fallut bien m’incliner.

Pour obéir à une tout autre mentalité, les règlements à bord des steamers britanniques comportent, eux aussi, leurs exigences inéluctables. Mais quelle admirable connaissance s’y réflète de la vie de voyage et de mer, et quel souci d’entreprendre sur la liberté de chacun que pour réaliser l’avantage du plus grand nombre ! À tout prendre, cette musique, ces parties de sport et ces parties de danse sur le pont, ces paris sur la marche du navire, il faut y voir autant de remèdes destinés à prévenir ou à chasser le « cafard » des longues traversées. Il faut donc s’en accommoder. Il faut surtout y ajouter par le charme ou l’intérêt des rencontres faites à bord et des conversations à cœur ouvert.

* * *

Parmi les passagers, voici un amiral en congé, qui, en guise de vacances, fait son périple d’Afrique, mais en simple touriste. Voici des officiers et des fonctionnaires du service colonial qui ont combattu ou travaillé pour l’Empire à peu près sous toutes les latitudes et longitudes.

Voici des familles de colons qui s’en retournent au Natal ou en Rhodésie après un séjour d’Europe. Voici des jeunes gens qui s’en vont faire fortune, robustes et décidés, prêts à prendre la vie d’attaque et de front.