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peuvent être expédiés en vrac, serait-il difficile de tisser au Congo les sacs destinés à leur envoi ? Je ne le crois pas.

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De toutes les initiatives particulières qu’il m’a été donné de voir à l’œuvre en ces dernières semaines, il en est peu d’aussi louables que les entreprises de plantations, qui se multiplient à proximité du rail ou du grand réseau fluvial. Il faut s’attendre, me dit-on, à voir les cacaoyères se développer dans la zone équatoriale, où les pluies, fréquentes et régulières, créent une atmosphère très propice à ce genre de culture. Les rizières se multiplient aussi dans la Province Orientale, mais trop loin de la côte pour qu’on puisse songer encore à exporter leur produit, que l’on continue, même dans le Mayumbe, à faire venir de l’étranger.

L’État et certaines missions ont donné l’exemple, et cet exemple commence à fructifier. Ici, sur le chemin de fer des Grands-Lacs, ce sont deux frères, originaires de la Campine, qui viennent, très courageusement, de commencer de grandes plantations de café, sachant d’ailleurs qu’ils devront attendre quatre années avant que s’ouvre, pour eux, la période du rendement. Ailleurs, comme à Lukolela, un médecin belge et un ancien agent de l’État se sont associés pour défricher la forêt et y poursuivre, avec prudence et science, la culture du cacao.

J’ai vu aussi de beaux champs de tabac, prêts à rivaliser avec ceux de Bohan ou d’Obourg.

À visiter toutes ces plantations, que dirigent, en pleine solitude, aux prises avec les difficultés du climat, du logement, du ravitaillement, de vaillants colons qui, hos-