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mes vacances au congo

les factoriens et leurs agents s’emploient à réunir les produits dits de « cueillette ». La cueillette se complète, d’ailleurs, pour la noix palmiste, comme pour le caoutchouc, par des plantations rationnelles, telles que les palmeraies d’Alberta et d’Elisabetha.

Nous avons parcouru ces domaines, où, pendant de longues heures, l’œil ne découvre que de robustes « élacis » aux tiges élancées, chargés de lourdes grappes de fruits à peu près pareils à des châtaignes. De loin en loin, des pavillons où se fait la concentration des cueillettes, sont disséminés dans la palmeraie. Tandis que nous approchons d’un de ces postes, un personnage bizarre, qui marche les épaules arquées et les jambes en cerceaux, sort de l’ombre de la cabane et s’avance à notre rencontre. C’est un énorme chimpanzé. Très bien éduqué, ma foi !… Il nous tend la main et nous conduit poliment jusqu’au seuil dont il a la garde. Quant à la cueillette elle-même, rien de plus curieux que l’agilité avec laquelle le noir grimpe au haut du palmier, un cerceau autour du corps et son couteau dans un pli de la nuque, pour y trancher le « régime » touffu, d’où le colon retirera à la fois l’huile rouge et l’amande dure que les chimies européennes traiteront ensuite pour en faire du savon, des bougies ou de la margarine, — usage externe ou usage interne. L’an dernier, l’exportation de ces noix a atteint le chiffre impressionnant de 45 876 469 kilos auxquels s’ajoutait une sortie de 8 970 173 kilos d’huile de palme.

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Autre commerce très en vogue : C’est celui du copal, expédié en Europe pour la fabrication des vernis. L’exportation pour