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les femmes écrivains de la france

tres, et ce joli cabinet, dit la Loge de Zirphée, chanté par Chapelain et Voiture.

Mais le premier et incontestable titre de gloire de Mme de Rambouillet, c’est l’hospitalité si large et si gracieuse que, pendant plus d’un demi-siècle, elle offrit à l’élite de la société française. L’honneur d’être admis chez elle fut vivement ambitionné. On y vit bientôt des femmes d’une haute naissance, des princes, des seigneurs français et étrangers, des écrivains, des poètes, des cardinaux, des prélats. Par la vivacité de son esprit, elle animait toute cette belle société, avec une dignité qui donnait à son cercle une véritable puissance morale.

C’est avec raison que le duc de Saint-Simon dira plus tard : « C’était le rendez-vous de tout ce qu’il y avait de plus distingué en condition et en mérite ; un tribunal avec qui il fallait compter, et dont la décision avait un grand poids dans le monde sur la conduite et la réputation des personnes de la cour et du grand monde. »

On y voyait du côté des hommes, — pour ne nommer que les écrivains, — le grand Corneille,