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françois Ier et la renaissance

Faut-il nommer encore Elisene de Crenne, auteur des Angoisses douloureuses qui procèdent d’amour ; — Suzanne Habert, qui publia des Œuvres poétiques (1582) ; — Modeste Dupuis, qui écrivit un Traité du mérite des femmes : — Philiberte de Fleurs, qui a fait les Soupirs de la Viduité, etc… ?

Marie de Jars, demoiselle de Gournai, mériterait plus qu’une simple mention. On sait qu’ayant perdu son père dans un âge peu avancé, elle en prit un par adoption : ce fut Michel Montaigne, qui l’aima tendrement et dont elle fit imprimer les Essais, avec quelques corrections. Elle les dédia au cardinal de Richelieu qui lui fit donner une pension du roi.

Elle fut elle-même auteur de plusieurs pièces de poésie, entre autres du Bouquet du Pinde, et d’autres ouvrages manuscrits imprimés après sa mort sous ce titre : L’Ombre de Mlle de Gournai.

Ses contemporains racontent sur Mlle de Gournai une anecdote fort curieuse connue sous le nom des Trois Racan. Alexandre Dumas s’en est emparé et, avec l’esprit qu’on lui connaît, en a fait un des plus charmants épisodes du septième