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françois Ier et la renaissance

usent, est fait pour plaire, si jamais rien fust fait. Est-il possible de mieux parer une teste que les dames font et feront à jamais, avoir cheveux mieus dorez, crespez, frisez ?… Quelle diligence mettent-elles au demeurant de la face, laquelle, si elle est belle, elles contre-gardent tant bien contre les pluies, vents, chaleurs, tems et vieillesse, qu’elles demeurent presque tousjours jeunes ?… Et avec tout cela, l’habit propre comme la feuille autour du fruit. Et s’il y ha perfeccion du corps, ou linéament qui puisse ou doive estre vu et montré, bien peu le cache l’agencement du vêtement ; ou, s’il est caché, il l’est en sorte que l’on le cuide plus beau et délicat. Le sein apparaît de tant plus beau qu’il semble qu’elles ne le veuillent estre vu : les mamelles en leur rondeur relevées font donner un peu d’air au large estomac. Au reste la robbe bien jointe, le corps estréci où il le faut ; les manches serrées, si le bras est massif ; sinon, larges et bien enrichies ; la chausse tirée, l’escarpin façonnant le petit pié, (car le plus souvent l’amoureuse curiosité des hommes fait rechercher la beauté jusques