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les femmes écrivains de la france

Louise Labé trouva, d’ailleurs, dans la fortune de son mari de nouveaux moyens de satisfaire sa passion pour les lettres, et, dans un temps où les livres étaient rares et précieux, elle eut une bibliothèque composée des meilleurs ouvrages grecs, latins, italiens, espagnols et français.

Sa maison, l’une des plus belles de la ville et entourée d’immenses jardins, près de la place Bellecour, devint bientôt le rendez-vous de la société élégante de Lyon, des grands seigneurs, comme des poètes et des artistes. C’était une académie, où chacun trouvait à s’amuser et à s’instruire. La poésie, la littérature, les beaux-arts étaient les objets de ces réunions dans lesquelles les talents de la Belle Gordière, l’harmonie de sa voix, la vivacité et l’enjouement de son esprit répandaient beaucoup d’agrément.

Sans doute la galanterie n’était point exclue de ce charmant et docte aréopage, car, « la Belle Louise, dit un de ses biographes, qui ne vouloit pas que rien manquât à la satisfaction générale, ne sçut jamais refuser ses faveurs à ceux qui parurent les désirer. »

Certes, c’est beaucoup dire, car on conçoit