Page:Carton - Histoire des femmes ecrivains de la France.djvu/61

Cette page a été validée par deux contributeurs.
53
françois Ier et la renaissance

ne savois si les archers en vouloyent à luy ou à moy, car nous criions tous deux, et étions aussi effrayés l’un que l’autre…… Enfin, Dieu voulut que M. de Nançay, capitaine aux gardes, vint, qui, me trouvant en cet état-là, encore qu’il eust de la compassion, ne put se tenir de rire et se courrouça fort aux archers, les fit sortir et me donna la vie de ce pauvre homme qui me tenoit, et que je fis coucher et panser dans mon cabinet, jusqu’à ce qu’il fut du tout guéry, et changeai bien vite de chemise, parce qu’il m’avoit couverte de sang. »

On sait que son mariage ne fut pas heureux et que la reine suivit plus d’une fois l’exemple de Henri IV, qui ne se piquait pas de respecter la foi conjugale.

Sans doute les galanteries multipliées du roi de Navarre, galanteries qu’il ne prenait pas même la peine de cacher à sa femme, n’autorisaient point les torts de Marguerite envers lui, mais elles contribuèrent peut-être, sinon à les faire naître, du moins à les aggraver en leur donnant un prétexte.