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françois Ier et la renaissance

qué, mais voici la conclusion un peu plus piquante qu’en tire l’auteur : C’est que « il n’est pas raisonnable que nous mourrions pour les femmes, qui ne sont faites que pour nous, et que nous craignons de leur demander ce que Dieu leur commande de nous donner. Je ne produirai pour toute autorité que la Vieille du roman de la Rose qui dit : Sans contredit, nous sommes faites toutes pour tous, et tous pour toutes. La fortune favorise ceux qui sont hardis, et il n’y a point d’homme aimé d’une dame qui n’en obtienne enfin ce qu’il demande, ou en tout, ou en partie, pourvu qu’il sache s’y prendre sagement et amoureusement ; mais l’ignorance et la timidité font perdre aux hommes beaucoup de bonnes fortunes… Comptez que jamais place n’a été bien attaquée sans être prise. »

Parmi les poésies de la reine de Navarre, il convient de citer le recueil publié en 1547 sous ce titre : Marguerites de la Marguerite des Princesses ; jeu de mots dans lequel le nom de la reine est à la fois synonyme de fleur et de perle. On y trouve quatre mystères et comédies soi-disant pieuses et deux farces.