Page:Carton - Histoire des femmes ecrivains de la France.djvu/52

Cette page a été validée par deux contributeurs.
44
les femmes écrivains de la france

dont les eaux prises en bains ou en boissons sont également salutaires. Là, elle suppose que, vers la fin de la saison, il survient des pluies si abondantes que tout le monde est obligé de quitter les maisons de « Caulderets. » C’est alors un sauve-qui-peut général. En voulant traverser des rivières (pour finir l’inondation ?…) les uns sont emportés par la rapidité de l’eau ; d’autres veulent prendre des routes détournées, ils s’enfoncent dans les bois, où ils sont dévorés par des ours ; quelques-uns arrivent dans des villages inconnus, où il n’y a pour habitants que des voleurs qui ne font pas de quartier. Seuls, les plus sages se réfugient à l’abbaye de Notre-Dame de Serrance, et, tandis qu’on leur bâtit un pont pour traverser la rivière, ils forment le projet de composer, chaque jour, chacun un conte et de se distraire mutuellement.

Un pré, — je ne sais pour quelle raison, — se trouve être respecté par l’inondation. C’est là que se passe la scène, et ce pré est si agréable et si beau, dit l’auteur, qu’il faudrait un Boccace pour en dépeindre tous les charmes : Il suffit de dire qu’il n’y en eut jamais un pareil.