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françois Ier et la renaissance

de la vertu que l’antiquité supposait aux Muses : il est assez difficile d’y croire en lisant ses œuvres.

Tout en protégeant les auteurs, Marguerite écrivit beaucoup et avec une égale facilité en prose ou en vers.

En tête de ses œuvres il faut citer l’Heptaméron, ou recueil de nouvelles dans le goût de Boccace.

Bayle y trouvait des « beautés merveilleuses », et La Fontaine y a puisé le fond, souvent même le détail de plusieurs de ses contes, celui entre autres de la Servante justifiée.

« Elle composa toutes ses nouvelles, dit Brantome, la plupart du temps dans sa lityère, en allant par pays. Car elle avait de plus grandes occupations estant retirée. Je l’ay ouy ainsin conter à ma grand’mère, qui alloyt toujours avec elle dans sa lityère comme sa dame d’honneur, et lui tenoit l’escritoire dont elle escrivoit, et les mettoit par escrit aussi tôst et habillement, ou plus, que si on lui eust ditté. »

Dans sa préface, la reine de Navarre transporte ses lecteurs dans les Pyrénées, où il y a des sources fameuses appelées « Caulderets »,