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françois Ier et la renaissance

rateur, assure « qu’en fait de joyeusetés et de galanteries, elle montrait qu’elle savait plus que son pain quotidien ; » mais, en regard de ces accusations dont toutes sont loin d’être prouvées, il n’est pas d’éloges qu’on ne lui ait décernés.

On vante le cœur aimant, la bonté compatissante de cette princesse, qui, d’ailleurs, donna des preuves de sa charité en dotant les hôpitaux d’Alençon et de Mortagne et en fondant à Paris l’hôpital des Enfants-Trouvés, qu’on appela les Enfants-Rouges. On célèbre ses lumières très étendues unies à tous les agréments de son sexe. On la disait douce sans faiblesse, magnifique sans vanité, très apte aux affaires sans négliger les amusements du monde. Marot et d’autres poètes l’avaient surnommée la quatrième Grâce et la dixième Muse.

Il est certain que Marguerite de Navarre est une des plus grandes gloires littéraires du seizième siècle. Elle pétille d’esprit, de naïveté, d’imagination ; et, à une étonnante délicatesse de pensée, elle joint une érudition remarquable qui fait d’elle une véritable encyclopédiste et