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les femmes écrivains de la france

leur prisonnier avec les égards dus à son rang. De retour en France, François Ier, en prince généreux, témoigna sa gratitude à sa sœur, qu’il appelait affectueusement sa Mignonne et la Marguerite des marguerites. Il l’unit, en 1527, à Henri d’Albret, roi de Navarre, dont elle devint mère de Jeanne d’Albret, et, par suite, grand’-mère de Henri IV.

Un trait, pris entre mille, nous montre la confiance que François Ier avait en sa sœur. C’était à propos de l’accusation portée contre elle d’avoir embrassé la Réforme. Le connétable de Montmorency, organe des catholiques les moins tolérants, déclara que s’il voulait extirper les hérétiques de son royaume, il fallait commencer par mettre sa sœur à la raison : « Ne parlons point de celle-là, — répondit le roi, — elle ne croira jamais que ce que je croirai, et ne prendra jamais de religion qui préjudicie à mon État. » On sait néanmoins qu’elle se fit la protectrice déclarée des calvinistes.

Sa conduite aussi fut violemment attaquée par quelques-uns, sans doute avec plus de passion que de justice. Brantôme lui-même, son admi-