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appendice

sérieuse, aimait l’étude, cultiva les lettres et apprit le latin. Sainte-Beuve a tracé d’elle un portrait fort étudié, dont nous croyons devoir reproduire quelques coups de pinceau :

« Sa physionomie, dit-il, et la forme de ses traits accusaient un peu fortement peut-être ce sérieux intérieur dans les goûts, qu’il ne faudrait pourtant pas exagérer et qui ne sortait pas des limites de son âge. Sa figure régulière s’animait surtout par l’expression de très beaux yeux noirs ; le reste, sans frapper d’abord, gagnait plutôt à être remarqué, et toute sa personne paraissait mieux, à mesure qu’on la regardait davantage. Elle devait observer dès lors cette simplicité de mise à laquelle elle revint toujours dès qu’elle le put, et qui n’était jamais moins qu’une négligence décente. Je ne sais si, comme plus tard, ses cheveux ramenés voilaient le front qui avait eu son éclat. » En 1796, à l’âge de seize ans, elle épousa le comte Auguste-Laurent de Rémusat, qui vint habiter Sannois avec sa belle-mère. Celle-ci, née de Bastard, et femme de beaucoup d’esprit, était en relations avec Mme de Beauharnais. Elle continua ces relations lorsque la veuve du général eut épousé Bonaparte, et ce fut grâce à cette liaison que M. de Rémusat fut nommé préfet du palais du premier consul, pendant que sa jeune femme était nommée dame du palais de Joséphine. La comtesse de Rémusat était alors dans tout l’éclat de sa beauté.