Page:Carton - Histoire des femmes ecrivains de la France.djvu/248

Cette page a été validée par deux contributeurs.
232
les femmes écrivains de la france

Rudolstadt, qui en était la suite, rencontra beaucoup moins de lecteurs. Laissant alors de côté les théories philosophiques, G. Sand revint à la politique sociale, dont elle s’étudia à présenter les aspects attrayants dans le Compagnon du tour de France, — le Meunier d’Angibault et surtout le Péché de M. Antoine, etc.

George Sand était trop véritablement artiste, trop éprise d’idéal pour rester longtemps à la remorque des idées d’autrui et persévérer dans un genre qui n’ajoutait rien à sa réputation. Comme tous les grands artistes, d’ailleurs, elle eut plusieurs manières. Après le roman de passion et le roman socialiste, elle se fraya une voix nouvelle qui ne fut pas la moins glorieuse pour sa renommée. Dès 1846, au moment où l’on signalait déjà dans ses écrits des traces de lassitude et de faiblesse, la Mare au Diable vint surprendre et charmer le public. En rajeunissant le roman pastoral, Mme Sand lui ouvrait une voie pleine de fraîcheur, de grâce et d’enseignements moraux. Un peu auparavant, Jeanne avait été une sorte de tentative dans cette manière. François-le-Champi, la Petite Fadette, que Saint-Marc Girar-