Ce livre, comme il en est généralement de ceux qui annoncent l’apparition d’une nouvelle puissance littéraire, eut de suite des admirateurs enthousiastes et aussi de nombreux détracteurs. Voici ce qu’en dit elle-même George Sand en faisant remonter ses souvenirs de vingt ans en arrière : « Dieu merci ! j’ai oublié jusqu’aux noms de ceux qui, dès mon premier début, tentaient de me décourager et qui, ne pouvant dire que cet humble début fût une platitude complète, essayèrent d’en faire une proclamation incendiaire contre le repos des sociétés. Je ne m’attendais pas à tant d’honneur, et je pense que je dois à mes critiques le remerciement que le lièvre adressa aux grenouilles, en s’imaginant, à leurs terreurs, qu’il avait droit de se croire un foudre de guerre ». Après Indiana, parut Valentine, dans la même année, puis, en 1833, Lélia, écrit sous le coup d’un abattement profond après les massacres de Varsovie, l’émeute avortée de Paris et les ravages du choléra.
Lélia reflétait déjà les émotions poétiques, les inquiétudes, sinon les déceptions, qu’elle éprouvait dans le commerce d’Alfred de Musset. Elle