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xixe siècle

au couvent des Augustines anglaises de la rue des Fossés-Saint-Victor. Pendant les trois années qu’elle y passa (1817-1820), elle manifesta tour à tour les diverses tendances de sa nature sensible, si facilement impressionnable. Aujourd’hui on la voit remuante, tapageuse, faisant tout à la fois l’admiration et le désespoir de ses maîtresses, marchant en tête de celles qu’on appelait les diables parmi les pensionnaires, puis le lendemain, sur une exhortation qui la touche, à la suite d’une lecture de l’évangile, on la verra s’éprendre d’une dévotion ardente, elle aura des scrupules de conscience, elle voudra se faire religieuse, jusqu’à ce qu’une autre impression, qui ne tardera pas à se présenter, vienne l’entraîner dans une nouvelle direction. C’est ainsi, par exemple, qu’elle organisa un petit théâtre dans le couvent et divertit la communauté avec des extraits de Molière.

De retour à Nohant, son imagination naturellement exaltée ne fit que se surexciter davantage par le genre de vie auquel elle se livra avec plus d’ardeur que jamais. Elle courait la campagne à cheval, sans autre règle que son caprice, suivie