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les femmes écrivains de la france

elles devancèrent les docteurs dans cette carrière ; elles furent aussi savantes et souvent plus subtiles qu’eux dans l’interprétation. Au monastère de Chelles, près de Paris, les hommes et les femmes écoutaient avec un égal respect les leçons de sainte Bertilla, et les rois de la Grande-Bretagne lui demandaient quelques-uns de ses disciples pour fonder des écoles dans leur pays. » (Michelet.)

Il n’est pas rare qu’on se fasse sur l’éducation des femmes au moyen âge une idée assez fausse. On est facilement tenté de la considérer, sinon comme à peu près nulle, du moins comme limitée à la connaissance de quelques prescriptions médicales et des soins du ménage. C’est souvent inexact. Des documents authentiques établissent que, dès le huitième siècle, un certain nombre de femmes, au moins celles de condition élevée, consacraient à l’étude une partie notable de leur jeunesse. Elles apprenaient le latin dans les couvents ou monastères et ne négligeaient point l’étude du chant, ni celle de l’orgue ou de la lyre.

C’est ainsi que Judith, deuxième femme de