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xixe siècle

loger, qui obtint un succès de fou rire, après le succès de larmes de la pièce précédente.

Dans l’intervalle, elle avait publié en collaboration avec Méry, Sandeau et Théophile Gauthier, un roman par lettres, la Croix de Berny, où, sous le pseudonyme d’Irène de Châteaudun, elle rivalisa d’esprit avec les trois brillants conteurs.

Nous emprunterons à Théophile Gauthier quelques lignes qu’il lui consacra au lendemain de sa mort : « Dans les dernières années de sa vie, la beauté de Mme de Girardin avait pris un caractère de grandeur et de mélancolie singulier. Ses traits idéalisés, sa pâleur transparente, la molle langueur de ses poses, ne trahissaient pas les ravages sourds d’une maladie mortelle. À demi couchée sur un divan et les pieds couverts d’une résille de laine blanche et rouge, elle avait plutôt l’air d’être convalescente que malade. George Sand, qu’elle admirait sans aucune arrière-pensée, la vit souvent vers cette époque, et tandis que George fumait silencieusement sa cigarette, immobile et rêveuse comme un sphinx, Delphine, oubliant