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les femmes écrivains de la france

publication dans le feuilleton de ce journal des Lettres parisiennes, qu’elle signait du pseudonyme de Vicomte de Launay. C’est dans ces pages aimables et spirituelles qu’elle prodigue sa verve, sa malice, ses paradoxes amusants. N’y cherchons pas trop de cœur, nous y trouverions une sentimentalité plus maniérée que sincère ; n’y cherchons que l’esprit, et alors nous aurons le nouveau modèle et le vrai type de la chronique périodique.

Mme Émile de Girardin s’acquit bientôt comme femme d’esprit et femme du monde une grande réputation. Son salon fut l’un des derniers centres de ces réunions littéraires où l’esprit s’associe à l’élégance. Il comptait parmi ses familiers : Victor Hugo, Musset, Balzac, Méry, Soulié, Th. Gauthier, etc. — Elle s’essaya aussi au théâtre, mais ce sont ses petites pièces, et non ses grandes, qui ont été le plus goûtées. Signalons rapidement : l’École des Journalistes, comédie anodine arrêtée par la censure ; — deux tragédies, Judith et Cléopâtre ; — et quelques autres comédies, C’est la faute du mari, Lady Tartuffe, la Joie fait peur, le Chapeau de l’hor-