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les femmes écrivains de la france

était accoudé sur le parapet. Il soutenait sa tête pensive ; sa main gauche, comme alanguie par l’excès des sensations, tenait un petit bouquet de pervenches et de fleurs des eaux nouées par un fil, que les enfants lui avaient sans doute cueilli, et qui traînait, au bout de ses doigts distraits, dans l’herbe humide. Sa taille élevée et souple se devinait dans la nonchalance de sa pose ; ses cheveux abondants, soyeux, d’un blond sévère, ondoyaient au souffle impétueux des eaux, comme ceux des sibylles, que l’extase dénoue, etc., etc. »

Delphine Gay s’était surtout fait remarquer par la précocité de son talent. En 1822, elle fut couronnée par l’Académie française pour un petit poème intitulé : Le Dévouement des médecins français et des sœurs de Sainte-Camille dans la peste de Barcelone.

Elle traita dès lors des sujets intimes et des sujets patriotiques, et la manière dont elle aborda ces derniers lui valut le surnom de « Muse de la Patrie. »

On remarque, parmi ses meilleurs morceaux poétiques de cette époque, Madeleine, — Amélie,