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les femmes écrivains au moyen âge

résignée aux ordres de son seigneur et maître, eût-elle osé se permettre d’en savoir davantage ?

Cependant il ne devait pas en être longtemps ainsi. La Chevalerie prescrivait la défense du faible et de l’opprimé. Or les femmes, presque réduites à l’esclavage sous les lois romaines, mieux protégées sous les lois des barbares conquérants, restaient encore en butte à la brutalité des mœurs guerrières de ceux qui les entouraient. Ce fut donc tout naturellement que les progrès de la civilisation amenèrent les chevaliers à prendre en main la défense du sexe le plus faible. Puis le respect vint se mêler à cet instinct qui attire les sexes l’un vers l’autre, et ces sentiments, exaltés encore par les chants des troubadours et des trouvères, attacheront pour la vie le Chevalier à la Dame de ses pensées.

« Les femmes du moyen âge sentirent bientôt qu’elles ne devaient pas rester indignes du respect enthousiaste et de l’espèce de culte dont les entourait la Chevalerie. Dans les monastères, elles ne se réservèrent plus tout entières à Dieu, mais aussi à la science de Dieu ;