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les femmes écrivains de la france

Sur les traces de l’auteur de Corinne, mais à une grande distance derrière elle, brilla dans le même temps une femme beaucoup trop vantée de ses contemporains, et peut-être un peu trop oubliée des nôtres. Mme Dufrénoy (1765-1825) ne méritait sans doute :

Ni cet excès d’honneur, ni cette indignité.

Élève de Tibulle et de Properce, nourrie de la lecture d’Horace et de Virgile, dont elle possédait la langue, elle publia des poésies érotiques sous le titre d’Élégies qui lui valurent le surnom de Sapho française. Elle composa en outre des romans, des ouvrages d’éducation, et fut couronnée par l’Institut pour sa pièce de vers : Les Derniers Moments de Bayard.

On peut juger de sa célébrité par l’enthousiasme de Béranger :

Veille, ma lampe, veille encore,
Je lis les vers de Dufrénoy.

Une gracieuse idylle, le Narcisse, parue dans le Mercure, fit connaître une jeune fille, Mlle Voiart, qui, un an après, devint jeune femme et s’appela Mme Tastu. Mme Dufrénoy fut ravie de cet essai et offrit à l’auteur ses conseils