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xixe siècle

secrètement, mais sans vouloir abandonner un nom qu’elle avait illustré. Ce ne fut que par la lecture de son testament que son mariage avec M. de Rocca, resté secret depuis plusieurs années, devint un fait hors de doute. Elle y autorise ses enfants à rendre cette union publique, ainsi que la naissance d’un fils qui en était provenu.

C’est à Paris que mourut Mme de Staël, le 14 juillet 1817. Le culte filial qu’elle avait voué à son père lui resta jusqu’à la fin, et, dans sa dernière maladie, sentant sa fin prochaine, elle disait : « Mon père m’attend sur l’autre bord. » Ses restes furent transportés à Coppet et déposés dans le monument qu’elle y avait érigé à son père et à sa mère.

Nous ne citerons rien des nombreux jugements portés sur Mme de Staël, et nous concluerons simplement avec Chateaubriand : « Pour nous, dit-il, que le talent séduit et qui ne faisons point la guerre aux tombeaux, nous nous plaisons à reconnaître dans Mme de Staël une femme d’un esprit rare. Malgré les défauts de sa manière, elle ajoutera un nom de plus à la liste des noms qui ne doivent pas mourir. »