Page:Carton - Histoire des femmes ecrivains de la France.djvu/224

Cette page a été validée par deux contributeurs.
208
les femmes écrivains de la france

verts bocages, à entendre le murmure des ruisseaux : « Ah ! s’écria-t-elle, il n’y a pas pour moi de ruisseau qui vaille celui de la rue du Bac ! »

Mme de Staël écrivit encore, entre autres ouvrages, ses Considérations sur les principaux événements de la Révolution Française. C’est l’un des meilleurs livres d’histoire politique, et il est même préféré par quelques critiques à son livre de l’Allemagne.

On sait que son premier mariage, où les convenances de religion avaient été plus consultées que les sentiments, n’avait guère été heureux. Dès 1796, elle s’était séparée de son mari après en avoir eu trois enfants, et elle ne se rapprocha de lui que pour le soigner dans sa dernière maladie (1802). C’est à Coppet que, dix ans plus tard, elle reçut la visite d’un jeune officier de hussards, Michel de Rocca, qui venait d’être dangereusement blessé dans la guerre d’Espagne. Dans l’isolement où elle se trouvait, elle fut frappée de la reconnaissance qu’il lui témoigna pour les services qu’elle lui avait prodigués. Sensible aux preuves de son dévouement et de son enthousiasme, elle se détermina à l’épouser