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xixe siècle

propos Sainte-Beuve, — un portrait peint de Mlle Necker, toute jeune personne ; c’est bien ainsi : cheveux épars et légèrement bouffants, l’œil confiant et baigne de clarté, le front haut, la lèvre entr’ouverte et parlante, modérément épaisse en signe d’intelligence et de bonté, le tout animé par le sentiment ; le cou, les bras nus, un costume léger, un ruban qui flotte à la ceinture, le sein respirant à pleine haleine ; telle pouvait être la Sophie de l’Émile. »

C’est qu’en effet, à la campagne, elle avait lu les livres de J.-J. Rousseau et de Richardson, avec des émotions indescriptibles. Rousseau, plus que tout autre, fut le maître et l’inspirateur de Mme de Staël, et le premier écrit qu’elle donna sous son nom fut intitulé : Lettres sur le caractère et les écrits de J.-J. Rousseau. (1788.)

« Les Lettres sur Jean-Jacques sont un hommage de reconnaissance envers l’auteur admiré et préféré, envers celui même à qui Mme de Staël se rattache le plus immédiatement. Assez d’autres dissimulent avec soin, taisent ou critiquent les parents littéraires dont ils